Je confirme votre information sur la déconnection entre les prix producteur et les prix consommateur, notamment en rayon.
L’an passé, des arboriculteurs ardéchois ont laissé les cerises sur l’arbre, le prix proposé par la centrale d’achat (0.70 €/kg) ne compensait pas les charges de production (1.20 €/kg) de l’agriculteur. Alors, que la même cerise se vendait en grande surface à 2.50 €/kg, sans qu’aucune amélioration ne lui ait été apportée !!!
Pourquoi ne pas vendre soi-même ? vont protester certains d’entre vous… Parce que c’est du temps, du matériel et des compétences en plus, que les agriculteurs ne peuvent prendre en charge, sans bouleverser des équilibres de vie précaires. C’est surtout le risque, car la conso en GMS ne faiblit pas, d’assurer des importations toujours plus nombreuses, sans garanties sociales et environnementales derrière…
Car entre le kilo de cerises d’Ardèche et le kilo de cerises du Maghreb, connaissez-vous la différence ? Bien sûr, le prix du produit français est plus cher… Les charges sociales (les salariés permanents comme les ramasseurs saisonniers) composent 50 à 60 % du prix final. Le produit d’importation n’apporte pas beaucoup de garantie environnementale. Le produit interdit en France au traitement, qui s’en soucie lors de l’importation ? personne, pas la centrale d’achat (le prix et la quantité), ni l’acheteur final (pouvoir d’achat).
Donc acheter citoyen, c’est acheter français. Des produits de traitement agréés par l’administration (particulièrement tatillonne, comme chacun sait). Des charges sociales qui financent nos écoles, nos fonctionnaires, nos routes et notre système de santé !